• Des plaintes pour délaminage de la peinture sur des véhicules Hyundai ramènent les deux actions collectives québécoises à la une de l’actualité;
  • Celle déposée en mai 2023 par le cabinet Lambert affirme que les modèles Hyundai peints en Blanc ou en Blanc Perle voient leur peinture s’écailler par grosses plaques;
  • La première déposée en 2022 concerne les Hyundai Kona EV neufs – dont la peinture aurait été mal appliquée, soutient le cabinet BG.

La plus récente action collective contre Hyundai déposée en mai 2023 à la Cour supérieure du Québec – et qui allègue une mauvaise qualité de la peinture sur certains de ses véhicules – fait les manchettes aux États-Unis. Semble donc que les modèles Hyundai âgés d’à peine sept ou huit ans ans et dont la peinture se détériore prématurément ne soient pas réservés qu’aux régions nordiques…

De fait, le problème se propage apparemment à travers les États-Unis, et même jusqu’en Australie. C’est du moins ce que rapporte le média WSMV. Basé à Nashville au Tennessee, la publication américaine a tenu à souligner une action collective intentée dans le district de New York, mais aussi celle intentée de ce côté-ci de la frontière par le cabinet montréalais Lambert Avocats. Rappelons qu’il s’agit de la même étude de juristes qui pilote les quatre (gigantesques) actions collectives contre près de 200 concessionnaires automobiles du Québec pour «avoir demandé un prix supérieur au prix affiché».

Cette action collective contre Hyundai, en demande d’autorisation à la Cour supérieure du Québec, porte le numéro #500-06-001239-231 et a pour demandeur le consommateur Michel Allard. Moyennant 16 000$, ce dernier a fait l’acquisition en juin 2019 d’une Hyundai Elantra 2017 d’occasion. Il dit avoir remarqué que la peinture du capot commençait à se décoller par pans entiers seulement trois mois après son achat.

Son concessionnaire avait alors réparé les dommages sans frais, mais ça n’a pas été la même histoire lorsque M. Allard y est retourné en 2022, parce que le problème se répétait maintenant au toit et aux ailes.

«La peinture s’écaillait dès lors que le demandeur ne faisait que passer son doigt sur les parties affectées, peut-on lire dans la demande pour autorisation d’exercer une action collective. Il s’est alors présenté à nouveau chez son concessionnaire (NDLR: Hyundai Albi Mascouche) pour faire réparer son véhicule. Or, il s’est fait refuser la réparation au motif que la garantie était échue.»

Du coup, M. Allard a fait appel à un garagiste indépendant pour qu’il évalue sa voiture. Le mécanicien «a constaté la dégradation de la peinture à plusieurs endroits, ainsi que la présence de rouille», avant d’estimer la réparation à 4 582$.

Pendant l’évaluation, rapportent encore les documents juridiques, l’atelier a prêté une voiture de courtoisie à M. Allard. Ironiquement, il s’agissait d’une Hyundai Elantra 2017 de couleur blanche, qui présentait elle aussi une dégradation prématurée de sa peinture…

L’action collective québécoise déposée le 1er mai 2023 est toujours en attente de l’autorisation – ou pas – de la Cour supérieure du Québec.

Ce que réplique Hyundai Canada

Interrogé par vos scribes de Driving.ca concernant cette démarche devant le plus haut tribunal du Québec, Hyundai Canada a déclaré que ce genre de problèmes de peinture n’était pas courant. La compagnie dit avoir prolongé la garantie sur la peinture à cinq ans et kilométrage illimité selon les cas (contre la garantie de trois ans / 60 000 km normalement offerte) et ce, pour certains de ses modèles arborant certaines couleurs, «particulièrement les finis Blanc et Blanc Perle.»

«Qu’un véhicule Hyundai connaisse un problème de peinture lié à sa fabrication est extrêmement rare et n’est survenu que dans des cas isolés, nous a écrit dans un courriel la division canadienne du constructeur coréen. Les propriétaires qui rencontrent des problèmes de peinture sont invités à se rendre chez leur concessionnaire ou à contacter notre centre d’assistance Hyundai au 1-800-268-9958.»

Les médias sociaux rapportent des cas aux quatre coins de la planète

«Cas isolés» ou pas, reste que plusieurs groupes se sont créés sur les médias sociaux, gérés par et pour des propriétaires de véhicules Hyundai présentant des problèmes de peinture. Ces groupes comptent entre 1200 et 3300 membres, dont celui-ci sur Facebook, nommé Hyundai Paint Peel.

L’article de WSMV rapporte d’ailleurs des automobilistes américains se plaignant du phénomène qui habitent au Tennessee ou au Colorado, en Géorgie et même à Hawaï – un état où, définitivement, la gadoue et le sel sur les routes ne dégradent pas prématurément les peintures automobiles. Le média fait même mention de propriétaires de véhicules Hyundai affectés dans des pays aussi lointains que l’Australie.

Les groupes sociaux rapportent que la grande majorité des véhicules Hyundai concernés sont de couleur Blanc ou Blanc Perle, mais les photos partagées montrent quand même quelques véhicules de teinte Bleu Intense ou Rouge Ultime. Les internautes disent également soupçonner que les modèles touchés seraient ceux assemblés à l’usine de Hyundai située en Alabama, aux États-Unis.

Un second «recours», cette fois pour les Hyundai Kona EV

Par ailleurs, une deuxième action collective québécoise concernant de la peinture mal appliquée sur des Hyundai Kona EV a été déposée par le Cabinet BG Avocat. Cette étude de juristes est à l’origine de deux actions collectives contre Tesla et de celle qui a été remportée l’an dernier au nom des propriétaires de Honda Civic dont la peinture – là encore – se dégradait prématurément.

Cette fois, sont concernés uniquement des Hyundai Kona EV (électriques) à l’état neuf et qui, a expliqué Me Benoit Gamache, l’un des avocats attitrés à la partie demanderesse, «arrivent avec une couche de finition en moins dans toutes les parties qui ne sont pas directement visibles de l’extérieur».  Voilà qui pourrait «favoriser l’apparition prématurée de corrosion», précise la documentation juridique.

«C’est un choix délibéré dans la fabrication, probablement pour sauver des coûts, mais contrairement à l’action collective intentée par Me Lambert, les dommages (corrosion et autres) à la surface de peinture ne sont pas survenus encore», a ajouté Me Gamache.

L’audition en autorisation de cette cause #500-06-001209-226 devait avoir lieu au mois de mai dernier, mais elle a été reportée au 5 décembre prochain; le représentant original – Ronald Shank – a dû être remplacé et c’est désormais Mme Monique Labelle, propriétaire d’un Hyundai Kona EV rouge, qui représente le groupe de demandeurs.

An example of the allegedly poorly applied paint on the Hyundai Kona EV of Ronald Shanks
Un exemple d’une peinture mal appliquée sur un Hyundai Kona EV, fourni par les avocats du cabinet BG.Photo by Cabinet BG Avocat Inc.

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